Cécile – l’enseignante qui fait rêver les grands comme les petits !
J’ai choisi d’interviewer Cécile, maman de deux enfants, enseignante et coach, car la sensibilité et l’authenticité qu’elle dégage me touchent énormément. Je me sens très alignée avec sa mission de vie qui est d’amener les enfants, les adolescents et les adultes à retrouver la confiance en eux et le goût d’apprendre. Cécile est douce, curieuse et très à l’écoute et j’avais envie de te faire partager sa bienveillance, son humilité, son optimisme et sa passion de l’écriture.
Ensemble, nous avons parlé de son métier d’enseignante, de comment elle en est venue au coaching et de son rôle de maman. À la fin de cette interview, tu sauras comment Cécile a accepté de lâcher prise en faisant confiance à la vie.
Peux-tu nous dire qui tu es ?
Je suis une femme de 42 ans, mère de deux adolescents (un garçon de 18 ans, une fille de 15 ans), instit (j’aime ce mot !) auprès d’enfants ayant des troubles des fonctions cognitives et coach en écriture.
Quelles étapes as-tu traversées pour en arriver où tu es aujourd’hui ?
J’ai cherché et tatônné je crois. J’ai fait une prépa lettres puis n’ai plus voulu passer le concours de Normale Sup, j’ai alors fait une année de théâtre dans le cours Claude Mathieu, j’ai suivi mon compagnon en province et fait l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres). J’ai eu deux enfants, puis j’ai beaucoup déménagé, j’ai divorcé, j’ai repris mon travail d’enseignante que j’avais arrêté pour élever mes enfants. J’ai galéré au début en mère seule puis j’ai retrouvé mon équilibre. J’ai fait de belles rencontres amicales et amoureuses… J’ai cheminé, j’ai rencontré un compagnon merveilleux. En bref, je ne me suis pas ennuyée ! J’ai eu des moments heureux et d’autres difficiles, mais la vie a toujours mis sur ma route de belles personnes pour m’aider. J’ai beaucoup de chance.
Tu as monté ton projet d’accompagnement pour enfants et adultes, à travers l’écriture. Comment ce projet a pris forme ?
J’aime la correspondance et l’écriture depuis toujours. J’ai eu l’idée d’une correspondance avec un élève pour lui donner le goût d’écrire. La même année, en juin 2018, j’ai décidé de quitter l’Éducation Nationale. J’ai donc entamé un processus de reconversion. J’ai écouté plein de podcasts d’entrepreneurs, j’ai fait des formations (Livementor et Surf en freelance) et des coachings (Théau de Maupeou et Marie Laanatza). J’ai pris le statut d’auto-entrepreneur en février 2019 et j’ai commencé un long processus de test and learn. J’essaie des choses, j’échoue, j’essaie autre chose, je repars… Je commence maintenant à créer des offres qui répondent à un besoin et me correspondent. Mais je suis toujours en chemin…
J’aime beaucoup la sensibilité que tu dégages. Comment as-tu fait pour transformer ta sensibilité en force et en faire une réelle valeur ajoutée ?
Oh merci Sophie ! Je crois que j’aime follement la vie. Depuis l’enfance, j’ai conscience de la fragilité de l’existence. Du coup, je me dis qu’il faut en profiter à fond ! Je me ressource vite aussi et je m’émerveille facilement. Je reprends très vite de l’énergie dans les belles choses : une rencontre, un bon livre, le chant des oiseaux, la lumière sur les feuilles.
J’ai des parents qui m’ont toujours énormément aimée aussi, c’est un socle pour toute la vie.
Et je suis en analyse depuis neuf ans. J’ai fait plusieurs thérapies plus jeune pour des problèmes de crises d’angoisse puis j’ai guéri, mais j’ai voulu faire un travail plus long. C’est une aventure incroyable à l’intérieur de soi. Je la continue parce que je travaille dans l’humain et que j’aime avoir cet espace où déposer ce qui me pèse, l’analyser pour avancer. Ma psychanalyse, je la vois comme un coaching en fait.
Quelle est ta méthode pour faire émerger le talent des autres ?
J’adore mettre les autres en valeur. L’humain m’émerveille. Je trouve que chaque personne est un trésor. J’ai envie que les gens, après avoir parlé avec moi, aient confiance en eux et soient connectés à leurs talents.
Tu as également deux enfants, que t’ont-ils appris ?
Je me souviens de ce que j’imaginais avant d’avoir mes enfants. Je pensais que les choses seraient comme ceci ou comme cela : j’avais beaucoup de principes. Et puis la vie a fait voler toutes ces certitudes en éclat. La vie dans son mouvement complexe, contradictoire, insaisissable aussi.
Rien ne s’est passé comme prévu et c’est tant mieux !
J’ai compris avec chacun de mes enfants que l’éducation était un voyage dans l’altérité. C’est une aventure qui nous enrichit, qui nous malmène parfois, qui nous bouleverse. Avoir des enfants m’a appris à sortir de ma zone de confort, à oublier ce que je savais, à être à l’écoute des besoins singuliers de chacun, à inventer une éducation différente à chaque fois.
Mon fils est un peu un maître zen pour moi, sans le vouloir. Quand il était petit, j’ai mis beaucoup de temps à comprendre comment il fonctionnait. J’ai traversé des moments de solitude et de remise en question. Et puis petit à petit, j’ai essayé de comprendre les choses de son point de vue, d’accepter qu’il puisse réagir d’une façon qui me déconcertait. Il est devenu un adolescent épanoui et très drôle. Je l’admire dans sa manière d’accueillir l’existence comme elle est, sans rien attendre, mais en prenant ce qui est bon. J’aime son sourire immense et désarmant.
Ma fille est très différente de moi. Bien sûr, cela crée parfois des conflits dans la vie quotidienne, mais comme je le lui dis souvent, cette différence est une chance. Elle m’apprend énormément. J’admire chez elle son goût de l’esthétique en toute chose (les vêtements, la décoration, la cuisine) mais aussi sa grande lucidité et sa vivacité d’esprit.
Je me fais souvent cette réflexion : quelle chance d’être témoin de cette transformation de mes enfants en adultes ! Voir leur personnalité s’affirmer, leurs goûts se préciser, leurs choix s’incarner, m’émeut énormément.
En ayant des enfants, j’ai pris un billet pour une destination inconnue. Je n’avais pas forcément tout ce qu’il fallait dans mes bagages et j’ai parfois été désemparée. J’ai appris sur le tas, avec eux, et je continue. Aujourd’hui, avec davantage de maturité, j’ai compris qu’il me fallait accepter de ne pas savoir et de simplement faire confiance à mes enfants et à la vie.
Je ne sais pas de quoi leur avenir sera fait, mais j’ai une confiance illimitée en leurs ressources et en leur créativité. Et de mon côté, j’essaie de les aimer du mieux que je peux, avec des hauts et les bas, des réussites et des échecs, des moments de joie et d’autres de fatigue. Mais toujours avec l’immense sentiment de gratitude de pouvoir vivre cette aventure avec eux.
Comment fais-tu pour gérer ton quotidien d’enseignante, de coach en écriture et de maman ?
Je suis une névrosée de l’organisation ! Il faut bien que nos névroses nous servent ah ah ! Mais j’ai un rythme de dingue quand même, j’aimerais bien que ça se calme et pouvoir me consacrer à mon activité de coach. C’est un message pour la vie, comme ça en passant !
Quel est ton secret pour réussir à lâcher prise et profiter de l’instant présent ?
Je n’en ai pas, car je suis loin d’y arriver toujours ! C’est l’une des choses que je travaille, je suis beaucoup dans la maîtrise. J’ai un fond anxieux qui se traduit par ma nécessité de tout organiser, anticiper, etc. J’avance avec ma coach Marie Laanatza, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu travailler avec elle : je savais qu’elle serait la personne idéale pour me faire travailler ce point. J’arrive à déconnecter vraiment et à savourer l’instant présent quand je fais des petits carnets créatifs, que je pratique l’écriture, quand je regarde l’océan sur le sable, par exemple. Et quand je dors. Je suis une excellente dormeuse !
Quel est ton prochain projet ? Pourquoi ?
Mon prochain projet est un programme d’écriture plaisir en ligne pour les adultes. J’ai envie de montrer aux gens qu’écrire peut changer la vie en amenant à se recentrer et à développer sa créativité et son imaginaire. J’ai envie de faire du bien aux gens, et de leur donner confiance en fait.
As-tu un conseil à donner à tous les parents.
Je suis loin d’être une mère parfaite donc je n’ai pas vraiment de conseil à donner, mais peut-être juste : « Ayez confiance en vos enfants, car ils ont des ressources incroyables et ayez confiance en vous car vous êtes formidables ». Franchement être parent ce n’est pas de la tarte ! On fait comme on peut et c’est déjà très bien.
As-tu quelque chose à ajouter ?
Merci pour cette interview punchy et joyeuse Sophie, à ton image !
Ton rituel favori ?
Le thé du matin en travaillant ou en bouquinant. Je suis addict au thé.
Ta citation préférée ?
Il y en a beaucoup de très belles, mais peut-être celle-ci : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été » d’Albert Camus, parce qu’elle évoque la puissance de nos ressources intérieures.
Pour toi la vie, c’est….
Un cadeau ! Profitons-en à fond !
Où peut-on te trouver ?
Sur mon site : cecileglasman.fr ou sur ma page Linkedin
Zewdi
Tu es un amour Cécile !!
J’ai vu ça dès le premier jour où je t ai connu.Tu as un immense coeur !
GLASMAN
Oh merci Zewdi, quelle joie de lire ton commentaire ! Je suis très touchée.
J’espère que tout va bien pour toi et tes enfants. je t’embrasse, Cécile
Orfanidis
Je te découvre…ici! C’ est fou!
Après lecture (comment je suis tombée dessus?) de ton interwiew,
j’utilise bien le verbe découvrir…et non retrouver.
Après que nous nous soyons cotoyées longtemps sans jamais nous rencontrer réellement, sans échange, sans reconnaissance…
Comme quoi la vie est étrange parfois
Car ailleurs, je suis presque certaine qu’on se serait appréciées
Enfin voilà ce que m’inspire la lecture de ton interwiew.
Contente de te découvrir de cette façon. Bonne continuation Cécile
Patricia ex instit à Emeriau
Glasman Cécile
Bonsoir Patricia, je suis désolée de ne voir ton message qu’aujourd’hui et de n’y répondre que maintenant.
Tes mots me touchent et je t’en remercie.
J’espère que tout va bien pour toi.
Belle continuation à toi aussi ! Cécile