Baisse de libido : comment retrouver le désir ?
La baisse de libido est souvent perçue comme une énigme déroutante qui peut transformer la vie intime en un calvaire émotionnel. Pourquoi je n’ai plus envie ? Depuis quand ? Que s’est-il passé ? Vais-je retrouver l’envie un jour ? Est-ce mon/ma partenaire qui ne m’attire plus, où moi qui ai un problème ? Suis-je devenu(e) frigide ? La perte de désir ne se contente pas d’impacter notre bien-être mental, mais elle jette aussi une ombre sur les relations amoureuses. Et dans ce cercle vicieux, plus on se culpabilise, moins on ressent le désir. Comme l’a si bien exprimé Johnny, “Qu’on me donne l’envie, l’envie d’avoir envie !!!”. Peut-être ressentez-vous aussi le besoin de crier cela, de trouver des solutions et de rallumer la flamme qui semble s’être éteinte.
Le désir sexuel, c’est quoi ?
C’est un élan profond, une énergie, une pulsion qui nous pousse à la recherche du plaisir érotique.
Les sources de ce désir peuvent provenir de fantasmes personnels (source interne) ou de l’attirance envers une personne ou un objet réel (source externe).
En résumé, le désir sexuel est le sentiment d’être attiré par soi, quelqu’un ou quelque chose d’une manière sexuelle.
Les anciens modèles de la sexualité supposaient que le désir sexuel précédait l’excitation sexuelle et l’orgasme, dans une réponse sexuelle linéaire.
Les modèles récents de la sexualité considèrent que l’excitation sexuelle peut parfois apparaître avant le désir sexuel (Meston CM & Bradford A, Annual Review of Clinical Psychology, 2007 ; 3 : 233-256).
Certaines personnes s’engagent dans une activité sexuelle sans désir initial ou pour des raisons indépendantes du désir, comme le besoin d’être proche de son partenaire (Brotto, Archives of sexual behavior, 2009 ; 39 : 221-239). Parfois aussi, le désir sexuel se confond avec l’excitation.
Comment évaluer son désir sexuel ?
Le désir est présent en chacun de nous, mais dans des degrés et intensités divers. Évaluer sa propre libido est une tâche délicate, car cela implique souvent des comparaisons avec d’autres personnes (la perception que l’on a d’eux ou de l’interprétation de leurs propos) ou des références à notre propre passé. Il n’existe pas de critères universels pour mesurer le désir sexuel, et il est difficile de rester objectif à ce sujet. Cependant, afin de fournir une certaine perspective, voici une échelle qui peut aider à réfléchir à son propre niveau de désir. Je précise que chacun a une expérience unique de la sexualité, et ces catégories ne sont que des repères généraux qui ne reflètent pas nécessairement la diversité des expériences individuelles :
Désir sexuel hyperactif : Une envie sexuelle très élevée nécessitant plusieurs activités sexuelles quotidiennes, seul(e) ou partagées.
Désir sexuel normal : Un équilibre entre des envies sexuelles fréquentes et une participation régulière à des activités sexuelles, sans que cela domine la vie quotidienne.
Désir sexuel hypoactif : Des envies sexuelles occasionnelles, une participation à des activités sexuelles de temps en temps, mais de manière non régulière.
Absence de désir sexuel : Absence ou rareté d’envies sexuelles, peu ou pas d’intérêt pour les activités sexuelles.
Aversion sexuelle : Un fort sentiment de dégoût, de répulsion ou de malaise à l’égard de l’activité sexuelle.
La compréhension de sa propre sexualité nécessite une communication ouverte, tant avec soi-même qu’avec son partenaire. N’hésitez pas à vous faire accompagner d’un sexologue si vous en ressentez le besoin.
Qu’est-ce qu’il se passe quand je ressens du désir sexuel ?
Physiologiquement, on observe des changements au niveau du pouls, de la respiration, des tensions, des relâchements…
Cérébralement, l’esprit s’en mêle, l’imaginaire s’active en créant des fantasmes. On ressent des émotions et des sentiments agréables…
La baisse de libido, c’est quoi exactement ?
La baisse de libido est une diminution de l’intérêt vis à vis de la sexualité. On a moins envie de pratiquer des activités sexuelles, et on y pense moins. Elle est parfois confondue avec des troubles de l’érection ou la difficulté à atteindre l’orgasme, mais ce sont 3 choses différentes. Ce n’est pas parce qu’un homme n’a pas d’érection qu’il n’a pas de désir. La perte de libido, c’est exclusivement l’absence de désir sexuel.
Une personne ne souffre pas de désir sexuel hypoactif si elle accepte avec plaisir l’invitation de son/sa partenaire pour un rapprochement intime, même si elle n’en fait jamais la demande initiale. Par contre, elle est victime d’un désir sexuel hypoactif si, lors des sollicitations de son/sa partenaire, elle consent à avoir une activité sexuelle, mais sans intérêt.
La baisse de libido nous impacte toutes et tous à un moment donné de notre vie. Il est normal d’avoir des périodes où le désir sexuel est moins intense surtout en période de stress, suite à un choc émotionnel, comme un décès ou une rupture amoureuse, ou suite à un changement de vie comme l’arrivée ou le départ d’un enfant, un changement d’activité professionnelle, un déménagement… En revanche, si cela devient un problème fréquent ou constant, cela peut nécessiter une attention particulière.
Les facteurs qui influent sur le désir sexuel
Le désir sexuel peut s’actionner (+) ou se voir inhibé (-) grâce à différents aspects :
Les fantasmes
Parmi les facteurs qui facilitent l’émergence du désir sexuel, le fantasme occupe une place de premier choix. Il sont reconnus comme un élément moteur dans le déclenchement d’une activité sexuelle. Il est totalement possible de cultiver un univers fantasmatique pour être plus réceptif/ve à la sexualité.
Chaque individu est naturellement attiré vers un type de support érotique :
- des fantasmes imaginaires,
- la narration de récits érotiques,
- la consommation de contenus visuels explicites tels que des photos ou des films,
- l’expérience directe impliquant la vue et le toucher de “l’objet” de désir.
Aspects Physiologiques
Au niveau hormonal
Beaucoup de situations peuvent avoir un impact hormonal.
Fluctuations Hormonales “Naturelles” :
- les cycles menstruels,
- la grossesse
- l’allaitement
- le post-partum
- la ménopause entraîne des fluctuations hormonales qui peuvent avoir un impact significatif sur le désir.
Déséquilibres Hormonaux :
Les déséquilibres hormonaux, qu’ils soient causés par des conditions médicales, des changements physiologiques, un choc émotionnel, un changement de vie ou d’alimentation peuvent influencer négativement le désir.
Traitements médicaux :
Certains traitements médicaux peuvent impacter le désir, je pense notamment à la prise de certains médicaments comme les anti-dépresseurs.
N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant ou votre gynécologue, ils pourront vous aiguiller en fonction de votre situation et vous apporter des solutions.
Au niveau corporel
Au niveau physique, plusieurs éléments interviennent, se divisant essentiellement en deux catégories : la perception individuelle du corps et son état général.
1. Perception du Corps : comment je me sens dans mon corps ?
Cette dimension concerne votre ressenti intérieur par rapport à votre apparence physique. Il est crucial de se questionner sur la façon dont vous percevez votre propre corps. Une image positive de soi peut favoriser un épanouissement sexuel, tandis qu’une tendance à dévaloriser son corps peut influencer négativement le désir sexuel. L’exploration de ces sentiments peut être un point de départ pour comprendre les fluctuations de la libido.
2. État Corporel : comment va mon corps ?
Cette partie englobe la santé physique générale du corps. Si vous éprouvez des douleurs, des cicatrices, de la fatigue ou d’autres conditions qui affectent votre bien-être physique, cela peut influencer votre disposition envers l’intimité. Par exemple, une baisse de désir sexuel peut être fréquente après un accouchement lorsqu’une phase de cicatrisation est nécessaire. De même, des événements tels qu’une opération, un accident ou des changements corporels peuvent temporairement impacter votre libido. En analysant ces aspects, il devient possible de mieux comprendre comment le corps et la sexualité sont interconnectés, permettant ainsi une approche plus holistique du désir sexuel.
Aspects Relationnels :
Comment je me sens avec mon/ma partenaire ?
Est-ce qu’il ou elle m’attire toujours ? Est-ce que j’aime encore son odeur ? Est-ce que je me sens en confiance avec lui ou elle ? Avons-nous de la complicité ? Est-ce que je ressens de l’admiration pour lui/elle ? Est-ce que nous avons une bonne communication sur le sujet de la sexualité ? Y a-t-il des problèmes dans notre relation ? Avons-nous des moments d’intimité ? Avons-nous un équilibre entre moments de fusion et de “défusion” ?
Toutes ces questions peuvent vous aider à savoir si votre relation impacte votre baisse de désir. Il arrive qu’un couple puisse avoir des difficultés à communiquer ou que la routine se soit installée et la baisse de désir avec. Dans ce cas, aucune inquiétude, la thérapie de couple et la sexothérapie sont là pour ça.
Aspects Psychologiques :
Les aspects psychologiques jouent un rôle déterminant dans la complexité du désir sexuel, faisant de la sphère émotionnelle un acteur majeur.
Exploration Personnelle :
Quelles ont été mes expériences sexuelles précédentes ? Quelle est ma vision de la sexualité ? Quelles sont mes croyances autour de la sexualité ? Quelle éducation sexuelle ai-je reçue…
Notre histoire personnelle façonne notre rapport à la sexualité. Les expériences passées, l’éducation sexuelle reçue, les croyances enracinées, l’estime de soi, et même notre état d’esprit du moment influent sur notre désir.
Influence de l’État Émotionnel : Comment va ma santé mentale actuellement ?
Dans quelle humeur / énergie générale je suis ? Suis-je anxieux/se ou en dépression ?
Les émotions agissent comme des leviers puissants dans la dynamique du désir. L’amour et la connexion émotionnelle peuvent nourrir le désir, tandis que le stress et les conflits peuvent agir comme des freins.
En somme, comprendre comment nos pensées, nos émotions et nos expériences personnelles interagissent avec notre sexualité est essentiel pour saisir l’ampleur et la richesse de cette dimension intime. C’est dans cet équilibre subtil entre le psychique et l’émotionnel que se dessine la toile complexe du désir sexuel.
Et donc on fait quoi quand on n’a plus de désir
On mène l’enquête pour identifier le ou les facteurs déclencheurs :
Physiologique :
- On prend rdv avec un médecin pour faire un bilan sanguin afin de voir
- On vérifie les effets secondaires des traitements si on en prend.
- On peut consulter une naturopathe après les examens médicaux.
- S’il y a une cicatrisation difficile, ou des douleurs au niveau des parties génitales, on consulte un gynécologue puis un sexologue et/ou un kinésithérapeute si besoin.
Relationnel :
- communiquer avec son partenaire,
- remettre des projets communs,
- retrouver une intimité hors sexualité,
- se faire accompagner par un thérapeute de couple si besoin.
Psychique ou émotionnel :
- On essaie d’apaiser son stress et ses émotions : sport, yoga, relaxation, sophrologie…
- On déconstruit ses croyances/blocages avec un(e) psy, un(e) coach, un(e) kinésiologue….
- On nourrit son désir avec des pauses érotiques : audio-porn, lecture, jeu….
Découvre les accompagnements pour t’épanouir dans ta/tes relation(s) intime(s) amoureuse(s).
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