L’hypersensibilité, ce langage de l’amour particulier
J’ai gagné le package complet de l’hypersensibilité aussi bien sensoriel qu’émotionnel. Tous mes sens sont très réceptifs. Je ne supporte pas certaines matières, ni les bruits forts et répétitifs. À l’odeur, j’arrive à reconnaître la présence de quelqu’un même si je ne le vois pas. Je suis aussi très sensible à la lumière et vivre en ville est pour moi très compliqué. Niveau émotionnel, j’ai des émotions exacerbées sans arrêt et une hyperempathie.
La découverte de mon hypersensibilité
J’ai découvert mon hypersensibilité dans le cadre d’une psychothérapie que j’ai suivie parce que je rencontrais des difficultés de couple. Le thérapeute m’a dit de façon très naturelle que j’étais hypersensible. Je n’avais jamais entendu ce mot, donc j’ai fait des recherches et ça a été une véritable révélation. J’ai enfin pu mettre des mots sur mon vécu et mes ressentis. J’ai aussi pu comprendre aussi ce qui se jouait dans ma relation.
Émotionnellement, j’avais beaucoup de mal avec le « vide ». Quand j’étais avec une personne qui avait du mal à communiquer ou tendance à se refermer, je souffrais beaucoup, car c’était pour moi signe de rejet. J’ai un grand besoin de communication et ce vide était vécu de manière très violente pour moi.
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L’impact de ma sensibilité dans mon intimité
Sensoriellement parlant, j’ai découvert il y a peu que le moindre bruit, la moindre odeur, ou une simple sensation pouvaient me faire décrocher de l’instant présent. Tous ces stimuli pouvant être anodins pour certains, peuvent me faire complètement décrocher.
En tant qu’hypersensible, j’ai souvent eu tendance au perfectionnisme. Et dans la sphère intime comme dans tous les autres domaines, je voulais être parfaite, « y arriver », et « faire comme il faut ». Pour autant, je me sentais anormale, j’avais la sensation d’être longue pour atteindre l’orgasme et d’avoir besoin de plus de temps que d’autres personnes. Je me demandais ce qu’était la norme, mais je n’ai jamais vraiment trouvé de réponses.
Ça pouvait parfois être très stressant, car je me disais « allez faut que j’y arrive », « faut que j’atteigne l’orgasme »… Lorsque des choses venaient me parasiter, je n’y arrivais pas. Finalement, ce moment qui pour moi est si beau, si fort et si riche de sens, devenait plus angoissant qu’autre chose puisque j’en faisais un objectif de performance.
À cause de cela, j’ai souvent eu la sensation d’être une corvée pour mes partenaires. Comme s’il fallait aménager un environnement propice pour moi, pour que je sois bien et pas dérangée.
Aujourd’hui, je communique énormément avec ma partenaire et c’est plus facile pour moi. Je me suis défocalisée de la pression et de l’objectif d’y arriver. Je suis donc plus dans la beauté de l’instant que dans le mental. Je veux juste vivre l’instant, peu importe à quoi ça mène. Bien sur le mental revient parfois, mais j’arrive à en parler, car je me sens vraiment écoutée.
Avant, je me sentais jugée, j’étais trop sensible, trop fragile, je prenais trop les choses à cœur… Je pense que je me jugeais moi plus que l’autre me jugeais d’ailleurs.
Je me suis vraiment longtemps sentie seule et anormale avant de comprendre l’impact de ma sensibilité dans la sphère intime. Je n’ai pas trouvé de réponses dans les livres, ou en thérapie, voilà pourquoi je témoigne.
Un besoin d’attention
Mon langage de l’amour passe vraiment par les gestes, la tendresse et la sexualité. Plus que les mots. Dans une ancienne relation, ce besoin n’était plus nourri. La personne avec qui j’étais ne me portait plus l’attention dont j’avais besoin. Je me suis sentie rejetée. J’ai donc essayé de tout faire lui plaire à nouveau bien qu’elle me disait que ce n’était pas de ma faute. J’ai même perdu 10 KG en 2 mois pour susciter du désir, de la tendresse et des regards. Je savais à ce moment-là que j’étais dans le contrôle de mon alimentation, mais parfois, je ne me rappelais même plus de la dernière fois où j’avais mangé comme si mon cerveau annulait certaines informations.
Je suis consciente que mes échecs relationnels ne sont pas tous dûs à mon hypersensibilité, mais je suis convaincue que les problèmes que j’ai rencontrés en couple étaient exacerbés par celle-ci.
Mon hypersensibilité, cet atout
On me dit souvent que j’ai un regard d’amour sur tout et que c’est une réelle chance.
En couple, je suis romantique, j’apporte beaucoup d’attention à l’autre, je prends soin de lui.
Sexuellement, je sais aussi que mon hypersensibilité me permet de ressentir des choses plus fortes. Je pense que c’est une chance de ressentir avec plus d’intensité. J’ai des zones érogènes partout sur le corps. C’est comme un cadeau et bien que ce soit parfois difficile à gérer, je préfère ça à l’insensibilité.
Mathilde
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