Alban Bourdy : qu’est-ce que l’Observatoire de la sensibilité ?
Cet épisode est réalisé dans le cadre du Podcasthon — le premier rassemblement caritatif des podcasts francophones. À cette occasion, j’ai choisi de vous parler de l’Observatoire de la sensibilité crée par Saverio Tomasella en donnant la parole à Alban Bourdy co-dirigeant de l’observatoire au côté de Christine Leclerc-Sherling. Alban est auteur de nombreux livres, dont “Itinéraire d’un haut potentiel sensible” sorti en janvier 2022.
Comment avez-vous découvert votre sensibilité ?
À 5 ans, on m’a diagnostiqué “surdoué” quand je suis rentré à l’école primaire, car je savais déjà lire et écrire sans avoir suivi de processus d’apprentissage. À l’époque, on n’expliquait pas plus que ça ce que c’était que d’être surdoué. Tout aussi étrange que ça puisse paraître, j’ai mis un mot sur ma sensibilité l’année de mes 30 ans. Ce qui m’a permis de comprendre réellement mon fonctionnement, et de ne plus le voir comme quelque chose de bizarre à cacher ou maîtriser.
À partir de mes 30 ans, j’ai plutôt vécu ça de manière harmonieuse, plutôt comme un atout alors que jusque-là, c’était assez négatif pour moi. J’ai alors commencé à en parler via mes livres, des conférences et à m’engager associativement sur cette thématique-là. Je souhaitais partager cet élan positif sur la haute sensibilité.
Je suis aussi écrivain, j’ai écrit entre 15 et 20 livres depuis 2013 – année de mes 30 ans. Au début, je n’écrivais pas sur moi. Cette année-là était vraiment le début de beaucoup de choses. Je suis aussi coach et neuro-praticien.
Qu’est-ce qui a changé dans vos relations avec les autres en découvrant votre haute sensibilité ?
Avant, j’avais un peu peur de moi. Les autres me trouvaient bizarre ou s’inquiétaient. Quand j’ai commencé à accepter et à comprendre ma haute sensibilité, je ne me voyais plus de la même façon et les autres non plus. Pour autant, j’ai l’impression que j’avais les mêmes réactions et la même haute sensibilité. Mais le fait d’être en paix et non en lutte et de pouvoir l’expliquer permet aussi aux autres de voir les choses de manière positive, et presque de les attirer, là où avant, ils s’éloignaient.
Cet effet miroir m’a vraiment surpris, car il était très radical. Après tout s’enchaîne, j’ai eu plus de facilités à aller vers les autres, les autres vers moi, et ça fait un cercle vertueux. Alors qu’avant, c’était plus une spirale négative où j’avais peur de moi, les autres avaient peur de moi.
Comment en êtes vous arrivé à l’Observatoire de la sensibilité ?
Saverio Tomasella a créé l’Observatoire de la Sensibilité en 2016. J’ai créé l’association Surdouessence en 2017 sur toutes les neuro-atypies et les neuro-divergences et plus spécialement sur le haut potentiel et l’hypersensibilité. Au deuxième événement que j’ai organisé, j’ai invité Saverio Tomasella. Il est venu ensuite régulièrement à plusieurs rencontres. De fil en aiguille, on a beaucoup partagé, on a écrit un livre ensemble aussi avec Christine Leclerc-Sherling : Main dans la main vers un monde plus sensible. Saverio m’a proposé de reprendre l’Observatoire au moment où Élodie Crépel et Fanny Marais en sont parties.
Pour moi, c’était très aligné avec le but de l’association Surdouessence, donc j’ai vu ça comme le prolongement de cela. Avec l’Observatoire de la sensibilité, on va au-delà du côté psychologique et éducatif puisque la sensibilité s’exprime dans tout, aussi bien dans l’artistique, que dans le familial… Même si on ne se reconnaît pas dans la haute sensibilité, on a tous une sensibilité que l’on peut cultiver en apportant un regard bienveillant.
Quelles sont les missions de l’Observatoire de la sensibilité ?
- Cultiver l’approche positive de la haute sensibilité
- Améliorer les connaissances sur le sujet de la sensibilité et particulièrement de la haute sensibilité via des recherches, des études et en recensant tout ce qui se fait dans le monde
- Former les professionnels de l’accompagnement
- Transmettre ces connaissances via différents événements comme la Semaine de la sensibilité qui a lieu tous les ans autour du 13 janvier (journée mondiale de la haute sensibilité), des podcasts, des conférences…
On développe actuellement des cercles sur les thématiques de l’enfant, de l’éducation, des adultes, de l’accompagnement thérapeutique, de l’art, du monde de l’entreprise afin de générer des actions entre professionnels et de créer des outils. Il peut se créer beaucoup de choses, tant que ça œuvre dans le fait de cultiver un monde plus sensible et accepter plus sa propre sensibilité et celle des autres.
L’Observatoire de la Sensibilité est un peu une “vitrine” de communication autour de la haute sensibilité, car on peut entendre des choses contradictoires sur le sujet. Il a la vocation de recenser des informations correctes, des explications compréhensibles par tous et de proposer un consensus sur le sujet.
Vous êtes 3 à diriger l’Observatoire de la sensibilité, quel est le rôle de chacun au sein de l’Observatoire ?
Saverio Tomasella a fondé l’Observatoire, il en dessine les grandes lignes, il a mis en place la formation.
Christine Leclerc-Sherling et Saverio Tomasella sont plus dans le côté recherche, scientifique la partie “moins visible”.
Et moi plus dans le côté visible avec la communication grand public, organisation d’événements, écriture de contenus, mise à jour du site internet…
Pour autant, on va tous dans la même direction, et tout se fait de manière très intuitive et alignée.
Retrouvez toutes les informations de l’Observatoire de la Sensibilité et les transmissions des professionnels, n’hésitez pas à consulter leur site et la chaîne YouTube.
