TOP
J'ai un blocage sexuel quand ça devient "sérieux"

J’ai un blocage sexuel quand ça devient “sérieux”

Je suis en couple avec Léo depuis 5 ans. Nous avons eu un bébé il y a un an. Au quotidien, ça se passe très bien, on est très complice. Par contre d’un point de vue sexuel, nous avons rencontré quelques soucis ces 5 dernières années. Quand je suis avec un garçon ponctuellement, ça se passe bien, et quand ça devient sérieux, ça se complique et j’ai un blocage sexuel.

Quand a commencé ce blocage sexuel ?

Je me suis toujours sentie à l’aise pour “tenter” des choses. Avec Léo, ça s’est très bien passé les 9 premiers mois et du jour au lendemain, le blocage sexuel s’est fait ressentir au niveau de mon corps. Comme s’il se “fermait” dans l’intimité.

En psychothérapie, j’ai pris conscience que le divorce de mes parents pendant des vacances m’a beaucoup impacté. J’ai d’ailleurs remarqué autant avec Léo qu’avec mon ex, que le blocage s’est produit pendant un voyage. Je l’ai donc vécu deux fois et aujourd’hui, je ne comprends pas pourquoi cela se produit.

Je pense que le fait de partir en voyage me fait me dire que “ça devient sérieux”. De plus, avant ce voyage, Léo a quitté son appartement pour emménager avec moi. Ça faisait un engagement supplémentaire et je me suis dit qu’il n’y avait plus de retour possible alors que c’est faux. L’engagement me fait peur.  Au retour de voyage, il m’arrivait de faire des crises de panique pendant nos relations sexuelles.

Ce que je ne comprends pas, c’est que si c’était “un coup d’un soir”, je ne ressentirais pas ce blocage sexuel.

Le complexe de la Madone et la Putain

Il consiste pour certains hommes à mettre les femmes dans deux catégories :

  • en “Putain” : une femme sexy, érotique montrant ouvertement qu’elle aime prendre et donner du plaisir. Une femme ayant une vie sexuelle libérée qui, considérée à leurs yeux comme dépravée et incompatible avec le fait d’être mère.
  • en “Madone” : femme chaste, sérieuse, voir même un peu “coincée”.

Dans ce complexe-là, la femme ne peut être mère ET amante.

Je ne me reconnais pas spécialement dans ce complexe-là. Ce qui m’inquiète, c’est d’être avec quelqu’un avec qui j’ai envie que ça dure et de me demander si on va être capable de se renouveler sur le long terme.

Depuis le divorce de mes parents, j’ai cette croyance que le couple ne peut pas durer. Si ça marche plus sexuellement, c’est que c’est terminé. Et c’est ce qu’il s’est passé avec mon ex. Ayant toujours grandi dans une forme de “rejet”. Inconsciemment, je me protège en rejetant l’autre avant.

Ose ton féminin

Qui t’a aidé à comprendre ce blocage sexuel ?

J’ai d’abord vu une psy avec qui j’ai rapidement arrêté, car ça n’a pas vraiment collé.

Puis, nous avons vu ensemble un sexologue avec qui ça n’a pas fonctionné non plus. Il nous demandait de communiquer, mais pour nous la communication n’était pas le souci.

J’ai fait des séances d’EMDR sur le divorce. Cela m’a un peu aidé, mais pas suffit.

Après mon accouchement, j’ai vu une psy spécialisée en post-partum et vraiment avec elle, j’ avance. Elle applique avec moi la méthode ICV (Intégration du Cycle de la Vie) et ça m’aide énormément.

La Méthode ICV

La thérapie de l’Intégration du cycle de la vie (ICV) a été développée, au début des années 2000, par Peggy Pace, une psychothérapeute américaine. Cette thérapie repose sur deux axes de travail.

  1. l’intégration d’un événement traumatique spécifique (accident, catastrophe, maladie, décès, rupture, agression, etc).
  2. l’intégration de son histoire de vie dans le but de ressentir une sécurité intérieur.

Elle m’a proposé d’abord de remplir un tableau avec des lignes correspondant à chaque année de ma vie. J’ai écrit 2 événements marquants pour chaque année. En séances, elle répétait certains événements à la suite, et je lui expliquais comment mon corps réagissait et si des images venaient. À partir de ça, on a cherché à comprendre le mécanisme de mon cerveau. Une fois que l’on a fait ça sur ma vie globale, on la refait sur ma vie sexuelle avec les moments positifs et les moments négatifs. Étant très cartésienne, je n’avais pas trop confiance en ce genre de méthodes, mais je vois aujourd’hui les effets positifs :

  • j’ai compris les mécanismes qui se sont mis en place dès mon enfance.
  • physiquement, je me sens moins bloquée. Je ne me force pas à avoir de rapport. Je suis plus à l’aise de tenter des choses.
  • cette insécurité réapparaît uniquement sur certains gestes : quand on me touche la poitrine, un souffle plus marqué…

A lire sur le sujet : Haut-potentiel : un avant et un après diagnostic

Pour t’aider à comprendre ton mode d’emploi, et ton fonctionnement, j’ai crée le programme Puzzle qui t’aide chaque mois à découvrir une facette de ta personnalité.

L'essentiel pour se comprendre - Développement personnel - Assemble ton mode d'emploi

Comment Léo vit ce blocage sexuel ?

Il est très à l’écoute, essaie de comprendre et je l’en remercie. Il s’adapte. C’est très dur pour moi de ne pas le combler sur ce point-là. Il m’est même arrivé de lui dire d’aller voir ailleurs pour se satisfaire. Lui ne le souhaite pas. Il a été trompé dans une de ses relations précédentes et ne veut pas recréer ça.

Quand il me dit qu’il a besoin de faire l’amour, j’ai une énorme culpabilité. On a vu avec ma psy que c’est aussi un moyen de me protéger. Je préfère être coupable que rejetée.

Je cherche encore aujourd’hui comment dépasser ce blocage, je sais que j’ai déjà avancée et bien que je n’ai pas trouvé la méthode parfaite, je me sens plus détendue.

Ressources :

Ose ton féminin

Commentaires (2)

  • Emmanuelle

    Hello Sophie !

    Moi qui pensais être seule à vivre ça… Vous venez toutes les deux de mettre les mots exacts sur ce que je vis. J’ai aussi pensé avoir été violé, j’ai même pensé à l’asexualité… Je culpabilisais énormément de ma “non libido”. J’ai vu une sexologue, toute seule. Mais je sentais dans le fond que ça ne m’aiderait pas. J’ai récemment rompu avec ma compagne, l’une des raisons était la culpabilité de ne pas parvenir à la combler… Puis j’ai réalisé que ce schéma avait toujours était là. Les débuts sont très passionnels, je ressens beaucoup de chose durant les premières fois puis l’emménagement avec l’autre finit par avoir raison de moi. Et mes relations en pâtissent forcément, on devient davantage des amies que des amantes. Je suis triste de ne pas ‘avoir écouté ce podcast avant le drame de ma rupture car je pense que cela aurait peut-être pu la -et me- rassurer, ou pas. Quoiqu’il en soit, j’en prends de la graine pour la/les prochaines relations à venir et ça me fait un bien fou… j’avais déjà compris que l’engagement était problématique à mes yeux mais je ne pensais pas qu’il pouvait avoir cet impact. Et j’ai également vécu la séparation de mes parents à l’âge de 16ans, sauf que je ne pensais pas que cela aurait pu m’impacter encore aujourd’hui… Alors un grand merci pour tes podcasts. J’ai récemment écouté celui qui parle de la rupture et… cela m’a pleinement parlé.

    répondre

Soumettre un commentaire