Comment trouver sa voie quand on est multipotentiel ?
Je n’ai pas de passion, j’aime faire plein de choses et je m’ennuie vite. C’est ça être multipotentiel. Quand je comprends le principe ou que j’ai fait plusieurs fois la même chose, j’ai envie de passer à autre chose. J’aime apprendre et je veux toujours apprendre. Mais du coup comment je peux me fixer sur un boulot ? Suis-je instable ? Si, toi aussi, tu te retrouves dans ces propos, je vais te partager une partie de mon parcours pro et peut-être un peu perso.
Je sais à quel point ce n’est pas évident de savoir ce qu’on veut faire. Et d’ailleurs même quand on le sait, le chemin n’est pas terminé. On peut ne savoir par où commencer, ou se dire qu’on n’y arrivera pas, voir même se rendre compte que finalement ce n’est pas tout à fait ce qu’on attendait.
C’est quoi, le multipotentiel ?
J’ai remarqué un fonctionnement similaire, pour chaque chose que j’ai aimé.
- Découverte : Je découvre un sujet qui m’intéresse.
- Engouement : Je dévore toutes les ressources sur le sujet et j’y passe tout mon temps, et mon énergie. Je ne pense plus qu’à ça.
- Maîtrise : Je deviens expérimentée dans le domaine. J’ai compris le principe. Je me débrouille et j’ai acquis des compétences.
- Ennui : Je commence à m’ennuyer. Je persiste à y trouver de l’intérêt vu tout l’investissement (temps, énergie et finance) que j’y ai consacré.
- Abandon : Ces sentiments d’ennui et de «c’est bon, j’ai compris, ce n’est plus si difficile maintenant» sont si forts que je ne ressens plus aucune stimulationet j’abandonne.
Être multipotentiel, ce n’est pas grave, ce n’est ni un défaut, ni une qualité, simplement une caractéristique de soi à prendre en compte.
Aujourd’hui, je pense avoir trouvé un terrain de jeu assez grand pour m’animer un certain temps. Et quand ce ne sera plus le cas, j’aviserais à ce moment-là ! Pour l’heure, je te raconte mon parcours.
Tu veux faire quoi quand tu seras grand.e ?
Cette question n’engendre pas du tout la même réaction si on nous la pose à 4 ou 15 ans, lorsque c’est le moment de choisir son orientation. Parce que oui, on nous demande clairement à 15 ans de décider de son métier. Mais qu’est-ce qu’on en sait ? Pourquoi à votre avis il y a tant de gens qui se reconvertissent aujourd’hui ? Peut-être parce qu’on a besoin de tester pour savoir si oui ou non tel métier est fait pour nous.
Comme je le dis toujours, c’est très chouette de nous apprendre l’histoire, les maths et la géo à l’école. Mais est-ce qu’on ne pourrait pas aussi apprendre des choses plus concrètes ? Pour savoir si on préfère telle activité ou telle autre ? Bref, je m’égare. Mais vous l’aurez compris, cette question ado a un grand impact que les adultes minimisent parfois beaucoup.
Moi, j’ai voulu faire plein de métiers différents, ça a commencé par garagiste, puis Julie Lescaut, ensuite esthéticienne, et psy en passant par photographe de plateau, écrivaine, assistante sociale…
Alors autant vous dire que quand j’étais en troisième, je ne savais pas comment choisir un métier spécifique. Je n’étais tellement pas prête à choisir que n’importe quelle orientation me faisait peur. En réalité, rien ne me tentait plus que ça….
Choisir pour s’orienter
Bac S → non merci
Bac L → à l’époque, je n’aimais pas lire.
Bac ES → j’aurais pris ça par dépit, parce que ça me semblait général et que ma sœur l’avait fait, mais merci la vie de ne pas m’avoir envoyé là-bas.
Bac Pro → à l’époque, on me disait, “non, tu vas te fermer des voies à aller dans un bac pro si tu ne sais pas ce que tu veux faire”…
Ok, on fait quoi du coup ?
A lire sur le sujet : Tu veux faire quoi quand tu seras grand.e
Choisir pour avancer
Moi, je voulais faire psy à ce moment-là. Je me voyais en fac de psycho et ensuite recevoir mes patients dans un cabinet. À très juste titre (ou pas), on m’a dit que j’étais trop fragile, que si j’étais psy, j’allais pleurer avec mes clients…
Ma maman, qui me connaissait bien, avait déjà identifié qu’à la fin de la journée, j’aime avoir un résultat concret. Elle m’a donc proposé d’aller voir les portes ouvertes de la filière STI arts appliqués dans le lycée à côté de chez moi. Franchement, ça m’a trop donné envie. Ils réalisaient des maquettes, des illustrations, tout était beau. Les cours avaient l’air trop bien et j’adorais l’idée d’être dans des locaux à part avec des grandes plages horaires pour travailler.
En toute transparence, je ne savais pas dessiner, je ne dessinais d’ailleurs jamais. Je ne lisais pas de BD, et les dessins animés, pas plus que ça pour moi. Mais je rentre quand même dans la section, car ils sélectionnaient uniquement sur les matières générales.
4 mois après mes parents sont convoqués… Je n’avais pas fait de conneries ! Simplement, les profs estimaient que je n’étais pas à ma place… Ils disaient, (je dis ils, pour ne pas viser un seul prof en particulier). Selon eux (lui) je ne réussirais pas dans ce domaine, j’aurais mon bac uniquement grâce aux matières générales et après, je galérerais…
Persévérer
C’est dommage… Parce que pour la seule fois de ma vie, je me sentais à ma place dans la classe…
Ils m’incitent fortement à me réorienter en L, parce que j’ai de bonnes notes en français et en anglais…
Et on en parle de ce que j’aime sinon ?
Mes parents (et je les en remercie d’ailleurs), ont répondu au prof (dont je tairais le nom), qu’ils allaient me demander mon avis et que si je voulais rester, je ne deviendrais peut-être pas Picasso mais je devrais tout de même m’en sortir dans ma vie. Bref, je décide de rester. Mon côté challengeuse s’est dit “je vais lui prouver à ce “c…. ” de prof que je vais réussir….”.
Alors oui, j’ai bossé comme une tarée, oui j’ai eu mon bac uniquement grâce aux matières générales MAIS j’ai trouvé un job de graphiste en agence et j’ai même réussi à gagner ma vie en tant qu’indépendante.
Sauf que….
Écouter sa vraie nature
Au bout de quelques années, la petite voix de ce professeur résonnait toujours dans ma tête. J’étais stressée à chaque nouveau projet de devoir faire mes preuves, j’avais la sensation que ce job n’était pas naturel pour moi. Oui je l’aimais, parce que c’était gratifiant de voir que malgré le stress, j’y arrivais, mais je sentais que je n’étais pas faite pour ça. En fait, même si j’aimais, ce métier manquait de sens pour moi.
Déjà, je ne me voyais pas “vieillir” en tant que graphiste. J’avais toujours cette vision qui m’animait tant de recevoir des gens pour les écouter.
Aligner le pro et le perso
En parallèle de ça, j’ai moi aussi suivi une thérapie. Et je me rappelle qu’en sortant de ma dernière consultation, j’étais bien dans mes baskets, mais révoltée ! Pourquoi est-ce que j’ai eu besoin d’attendre d’avoir 28 ans et vécu des événements douloureux pour enfin commencer à comprendre qui j’étais et comment je fonctionnais ? Bon, encore une fois, j’accuse l’école. Je n’ai rien contre l’école qui m’a appris plein de choses, mais je ne comprends pas à quoi ça me sert d’apprendre l’histoire de Jules César si je ne sais déjà pas comment moi, je fonctionne… Bref, je ne réouvre pas le débat.
Suite à cela, il y a eu plein de petites graines qui ont germé petit à petit.
- Cette thérapie, où j’ai eu envie de transmettre tout ce que j’avais appris pour que ça puisse aider d’autres personnes à se comprendre.
- Je commence par faire mon ikigaï, et je prends conscience que toute cette dimension humaine d’écoute et d’accompagnement que je voyais dans le côté psy me manquait.
- Une conférence de Steven Rudolph sur les intelligences et les natures multiples, qui m’a permis de réaliser que j’avais des potentiels naturels que je n’utilisais pas à ce moment-là, d’où ma frustration.
- La soirée Switch collective ou j’ai rencontré des gens qui ont osé se reconvertir…
A lire sur le sujet : Le switch, c’est chic
Passer à l’action
Suite à cette soirée, c’est plus fort que moi, je décide de lancer mon blog. Il s’appelle déjà “Du Bonheur en Barres”. C’est un blog de développement personnel sur lequel je souhaite partager des outils pour apprendre à se connaître. En le publiant, j’ai la sensation de faire mon coming-out et de clamer haut et fort ma passion pour tout ça.
Assez rapidement, je décide de me former à la PNL (programmation neuro-linguistique) avec Paul Pyronnet. Au début, je pense que c’est uniquement pour moi, mais je réalise assez vite que je souhaite transmettre cela et en faire une réelle activité. Je me forme ensuite au coaching avec Lionel Calderini.
Beaucoup de gens me conseillent de ne pas arrêter mon activité d’un coup et de garder le graphisme. C’est ce que je fais. En travaillant pour “Du Bonheur en Barres” hors de mes horaires de graphiste. Des fois, les journées sont longues, mais ça m’anime tellement que je garde l’énergie.
En mars 2020, le confinement arrive ! Le monde s’arrête, plus de projets graphisme, je peux enfin consacrer tout mon temps sur mon blog et mes accompagnements. Merci !
Trouver son rythme
Je teste des posts, des articles, des coachings gratuits… J’accompagne mes premiers clients et petit à petit, je vois ce qui me plaît le plus et où je me sens le plus à l’aise.
On me propose également de faire des formations, et j’adore ça.
En revanche, je me rends compte d’une chose, c’est que physiquement parlant, je ne peux pas et je ne veux pas accompagner des gens tous les jours. Au-delà d’un certain nombre d’heures, je n’y arrive plus, ça m’épuise. Alors qu’en dessous, ça me donne de l’énergie et j’aime ça.
La, je panique… Toute cette reconversion pour me rendre compte de ça maintenant ! Comment je peux faire ?
Je prends du recul, je consulte mon ikigaï, je relis mes intelligences et mes natures, je regarde ce qui n’est pas nourri et ce qui manque à mon quotidien pour être pleinement alignée. Tous ces outils m’ont permis d’assembler les différentes pièces de mon mode d’emploi. C’est ce que je te propose de faire à ton rythme dans le programme Puzzle pour 6€.
A lire sur le sujet : Choisir ton métier grâce aux natures multiples
J’assume mon multipotentiel
Je diversifie mon activité avec de l’écriture, du graphisme, du coaching, de la formation, de l’enregistrement de podcast, et je réalise que c’est comme cela que je trouve mon rythme. J’aime avoir des journées qui ne se ressemblent pas. Aujourd’hui, ma vie est pleine de casquettes différentes :
- via le coaching, j’aide mes coachés à comprendre leur mode d’emploi autant dans leur vie pro que perso,
- j’accompagne aussi des entrepreneurs à lancer et développer leur projet,
- je suis créatrice de contenus : j’écris des livres, et je publie régulièrement sur mon blog des articles et des podcasts,
- je donne des formations,
- je collabore avec d’autres personnes pour certains projets : spectacle, accompagnement…
- je fais encore un peu de graphisme.
Et je dors entre 7 et 9H par nuit ! C’est possible.
Avec ce multipotentiel, je suis consciente que toute ma vie, je vais tester des choses et réajuster mon rythme, et c’est ok pour moi. L’essentiel est que j’aime mon activité et ma vie.
Découvre les accompagnements pour comprendre ton mode d’emploi